BMW fait la une avec son option « sièges chauffants » payante sous la forme… d’un abonnement. La technologie est bien présente dans votre voiture, mais vous ne pouvez y accéder qu’en payant un abonnement. Choquant ?
ous allez devoir souscrire à un abonnement mensuel pour rouler les fesses au chaud au volant de votre BMW. Le constructeur bavarois est en train de déployer dans un certain nombre de pays, dont la France, une offre d’abonnement payant pour pouvoir activer l’utilisation des sièges chauffants à bords de ses véhicules.
Si le premier mois est proposé en essai gratuit, l’abonnement permettant de profiter des sièges chauffants vous en coûtera une vingtaine d’euros par mois. Vous pourrez également opter pour une activation d’un an pour 180 euros, ou de 3 ans moyennant 280 euros, l’activation à vie étant facturée 400 euros.
Et ce n’est pas la seule option payante et facturée sous la forme d’un abonnement : Drive Assist Plus (40 €/mois), Feux anti-éblouissement (10 €/mois), BMW Drive Recorder (dashcam, 15 €/mois), volant chauffant (15 €/mois) et même un bon « Online Entertainment » pour avoir accès en illimité à du streaming musical (220 € pour une année). Mais qu’est ce qui choque, au juste ?
S’abonner pour utiliser sa voiture
En réalité, ce qui pose problème dans cette affaire, c’est le fait que l’équipement soit déjà « préinstallé » dans le véhicule. En clair, vous payez simplement pour débloquer l’usage d’un siège ou d’un volant chauffant, qui est, quoi qu’il arrive, déjà installé dans votre voiture (sous réserve d’opter pour un certain niveau de finition). C’est ce que les constructeurs appellent la « préparation » à l’équipement. Mais comment savoir si une option est disponible ?
« La disponibilité de cette fonctionnalité dépend de l’équipement installé dans votre BMW. Lorsque vous êtes connecté au BMW Store, seuls les services que vous pouvez utiliser avec votre véhicule s’affichent automatiquement. Si le service n’est pas disponible, l’équipement nécessaire n’est pas installé dans votre BMW », précise le constructeur. Le propriétaire achète donc des options à la volée sur le shop en ligne BMW, comme le gamer achète des contenus additionnels pour son jeu vidéo. Voilà pour les détails.
Mais pourquoi payer pour quelque chose qui est déjà présent dans votre auto ? Si l’équipement est installé en sortie d’usine, cela ne signifie-t-il pas qu’il est facturé au client ? En réalité, c’est un peu plus compliqué que cela…
Plus simple pour le constructeur, moins cher pour le client ?
L’idée derrière l’abonnement est d’offrir aux clients une certaine flexibilité… et des voitures moins chères. Mais comment ? L’explication se trouve du côté des usines. Pour les constructeurs, plus il y a d’options, plus la production est complexe et coûteuse, du fait des innombrables combinaisons offertes aux clients. Rationnaliser et simplifier les lignes de production sont les nerfs de la guerre des managers d’usines, qui vont certainement voir ces abonnements d’un très bon oeil. Plutôt que de donner la possibilité à un acquéreur de choisir parmi des centaines d’options, on lui « offre » un véhicule déjà partiellement équipé. Libre à lui, ensuite, d’activer certaines options de façon temporaire, ou définitive. En effet, le système d’abonnement n’exclut pas l’achat intégral. Pour les sièges chauffants, par exemple, le tarif de l’acquisition est de 400 €.
Vous vous en doutez, il est bien difficile de dire si BMW n’en profite pas pour répercuter le prix du matériel nécessaire à l’option dans le coût total du véhicule. Sur son site officiel, BMW précise : « si les sièges chauffants conducteur et passager est disponible, l’équipement nécessaire à cette fonctionnalité est déjà installé gratuitement dans votre véhicule en départ-usine ».
Autrement dit, vous achetez théoriquement une voiture au même prix que si elle avait été dépourvue des sièges chauffants, uniquement grâce au fait que la production est rationnalisée et que le constructeur réduit les coûts en production. Enfin ça, évidemment, c’est la théorie.
En tout cas, ce système d’abonnement va très bien avec le leasing, financement fétiche des clients du premium : le client d’un contrat de 2 ou 3 ans peut décider d’utiliser une option qui n’intéressera peut-être pas le locataire ou l’acheteur en fin de leasing. Et puis, pourquoi payer pour un volant chauffant qui ne servira que deux à trois mois de l’année ?
Rappelons tout de même que BMW n’est pas l’unique constructeur à opter pour cette nouvelle politique : Volkswagen, Audi, Tesla ou encore Stellantis ont déjà des systèmes d’options en abonnement, ou prévoient de les déployer. Des abonnements qui pourraient bien faire le bonheur des hackers.
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